L'Officine de Mercure

Site de l'Atelier XVIe siècle de Paris-Sorbonne

Direction: Mireille Huchon - Anne-Pascale Pouey-Mounou

Séances de l'atelier

journée du 17 octobre 2009

A l’occasion des 10 ans de l’atelier, la journée se tiendra au Château d’Ecouen

matinée : séance de travail autour du recueil collectif

déjeuner sur place

visite-conférence autour du château d’Ecouen et du musée

visite libre

journée du 21 mars 2009

Itinéraire de chercheur : Jelle Koopmans

Nicolas Kiès :« Rencontre et bigarrure : la mise en recueil selon Guillaume Bouchet, libraire-imprimeur et auteur des Serées »

Travaux préparatoires en vue du recueil collectif de l’atelier

journée du 7 février 2009

Aya KAJIRO : présentation de thèse : « La Description dans le Tiers Livre et le Quart Livre de Rabelais »

Romain MENINI :  présentation de thèse :« ‘Graeciser en François’ — La Métamorphose de l’intertexte grec dans l’oeuvre de Rabelais »

journée du 18 octobre 2008

Itinéraire de chercheur : Jean-Claude Chevalier

Présentation de thèse : Blandine Perona, « Faire signe. La mise en scène du sens à la Renaissance,du ‘Tiers Livre’ au ‘Moyen de Parvenir’ ».

journée du 14 juin 2008

Journée d’étude « Traduction et littérature européenne à la Renaissance »

journée du 17 mai 2008

Salvatore d’Onofrio : littérature et anthropologie

Louise Kaiser : présentation de thèse : « L’adverbe au XVIe siècle »

Laurent Cantagrel : « Le discours humaniste comme description de société. Une lecture du « De philologia » de Guillaume Budé »

journée du 15 mars 2008

journée d’étude: « Politique de réédition et actualité littéraire sous l’Ancien Régime »

 

 

journée du 13 octobre 2007

Olivier Pédeflous : « L’oeuvre de Rabelais, entre français, latin et grec : réflexions sur un style composite »

Jean Lecointe : « la grammaticalisation de la langue française »

 

 

journée du 9 juin 2007

Carine SKUPIENS-DEKENS : « Traduire pour le peuple de Dieu. La syntaxe française dans la traduction de la Bible par Sébastien Castellion, Bâle, 1555 »

Jean-Charles MONFERRAN : « Le vocabulaire métrique au XVIe siècle chez deux générations de « rêveurs du temps passé », celle de Fabri et celle de Sébillet ».

Christophe CLAVEL : « Les chronicques de Rabelais : oeuvres d’un ‘clerc jusques aux dents’? perspectives ouvertes ».

journée du 24 mars 2007

 La synonymie dans la langue et les styles du XVIe au XXe siècle 

Journée d’étude Atelier XVIe s. / GEHLF – Samedi 24 mars 2007

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Nora VIET (Atelier XVIe s. / université Paris IV-Sorbonne) : « La réduplication synonymique dans le Parangon de nouvelles honnêtes et délectables : un facteur d’acculturation du récit bref européen »

Publié à Paris en 1531, le Parangon de nouvelles honnêtes et délectables offre au lectorat français un florilège de l’art du récit bref européen. Cette compilation réunit des nouvelles traduites du Decameron, chef d’œuvre incontesté de la nouvelle à cette époque, et d’autres traductions de récits brefs à succès, italiens et allemands : facéties du Pogge, fables de Laurent Valla, anecdotes de la vie de Tiel Ulenspiegel, extraites d’Ulenspiegel, de sa vie de ses œuvres. Le Parangon de nouvelles, constitué d’œuvres d’origines et de genres divers, est un recueil profondément hétérogène. Sur le plan stylistique, la réduplication synonymique représente toutefois un facteur d’unité : tous les récits en comportent, conformes en cela à l’une des tendances majeures de la prose narrative française de l’époque. Comme le révèle la comparaison avec les textes sources, ces binômes de synonymes constituent dans tous les cas une spécificité de la traduction française, à travers laquelle le traducteur, par ailleurs fidèle à son modèle (dans le cas d’Ulenspiegel), ou modeste dans ses ambitions esthétiques (dans le cas du Decameron), s’écarte de sa source et imprime une marque stylistique particulière à son texte. Souci de précision, recherche de l’ornement ou simple réflexe stylistique ? L’analyse de l’introduction des doublons synonymiques par les traducteurs et l’étude de leur fonctionnement sémantique éclaireront le rôle de ce trait de style français dans le Parangon de nouvelles : au-delà d’une fonction explicative ou ornementale, peut-on lui assigner un rôle d’intégration culturelle et d’homogénéisation formelle, qui contribuerait à conformer ce recueil composite aux attentes du lectorat français ?

Stéphanie SMADJA (Gehlf / université Paris IV-Sorbonne) : « La synonymie comme source d’invention stylistique dans les années 1920 : l’exemple de Jouve »

Dans les années 1920, la prose littéraire est tiraillée entre une volonté d’innovation et un héritage rhétorique encore présent dans les mémoires des plus âgés comme dans les manuels scolaires qui assurent la formation des jeunes générations. L’empreinte rhétorique est peut-être ce qui nous étonne le plus : la « mort de la rhétorique » constitue un leitmotiv depuis plus d’un siècle dans le champ littéraire, des romantiques jusqu’aux romanciers réalistes. À première lecture, la synonymie ne semble guère trouver sa place dans une étude de la nouvelle prose française des années 1920. En effet, les préceptes d’écriture appris sur les bancs de l’école visent à bannir toute trace de synonymie en prose. Pourtant, si les auteurs partisans d’un style simple, dépouillé, exempt d’adjectifs superflus évitent tout procédé relevant de la synonymie, d’autres auteurs, partisans d’un style plus profus, poussé parfois jusqu’à l’excès — comme Jouve — ont recours à la synonymie comme un moyen de travailler le matériau verbal que représente la prose et d’aboutir à une beauté grammaticale. Non seulement elle n’est pas exclue de leur pratique d’écriture, mais de surcroît elle apparaît majoritairement liée à des postes syntaxiques précis, tels que les appositions. Comment la synonymie est-elle utilisée comme source d’invention stylistique dans les années 1920 ?

Trung TRAN (Atelier XVIe s. / université Paul Valéry-Montpellier III): « Synonymie, procédés d’amplification et poétique de l’évidence dans le Songe de Poliphile »

Le recours aux polynômes et aux binômes synonymiques apparaît comme un  des traits stylistiques majeurs duSonge de Poliphile de 1546, traduction française de l’Hypnerotomachia Poliphili de Francesco Colonna (1499). À  cet égard, les choix du traducteur apparaissent conformes aux grandes  tendances stylistiques de la prose narrative française du XVIe siècle, mises en évidence par Alexandre Lorian. Mais plus que cela, le redoublement synonymique intègre tout un arsenal rhétorique et stylistique fondé sur des procédés d’amplification et des marqueurs d’intensité qu’il convient d’examiner au regard de la spécificité même de la matière romanesque du Poliphile et du genre littéraire dont il relève : l’expression  synonymique participe ainsi d’une rhétorique de l’enargeia (ou evidence) qui  informe la poétique narrative du roman, et fournit comme une réponse au sentiment,  sans cesse exprimé par le personnage-narrateur, de l’incapacité de la langue  et de l’éloquence à rendre compte de la vision proposée par le songe :  décrire l’indescriptible, dire dans le présent de l’écriture les choses  autrefois vues, et à l’échec mimétique qui sans cesse menace le langage, opposer  la reconstruction fantasmatique de la vision par le biais d’une parole « poétique ».

Anne REACH-NGO (Atelier XVIe s. / université Paris IV-Sorbonne) : « La synonymie au service de la récriture : les révisions des Œuvres d’Helisenne de Crenne »

Rééditer un texte à la Renaissance relève d’une entreprise de récriture qui rend compte du souci des imprimeurs, libraires, traducteurs et correcteurs de s’adapter aux attentes du lectorat et à l’évolution de la langue française en pleine mutation. En témoigne l’épître que Claude Colet fait insérer à la clôture des Œuvres d’Helisenne de Crenne, parues en 1551 chez Etienne Groulleau, ainsi que les remaniements lexicologiques et syntaxiques qu’il intègre à cette nouvelle édition. Goût pour un style simple, modernisation de la langue, réinterprétation de l’œuvre ? L’étude des variantes textuelles des éditions successives des Angoysses douloureuses met en valeur combien le procédé essentiel de la substitution synonymique sert un projet d’adaptation littéraire autant que de réactualisation éditoriale.

Isabelle LANDY (Gehlf / université Paris VII) : « Autour des synonymes : « copie et  richesse de la langue française » »

A partir de l’énoncé synonymique « copie et richesse de la langue française » (Du Bellay), on montrera comment , entre la Pléiade et les Encyclopédistes, le concept de « richesse » subit moins une évolution qu’une révolution, comme en témoigne la confrontation de ces deux jugements : « Plus nous aurons de mots en notre langue, plus elle sera parfaite » ( Ronsard), et « On doit juger de la richesse d’une langue par le nombre des pensées qu’elle peut exprimer et non par le nombre des articulations de la voix »( Girard). Entre les deux, les changements politiques et socioculturels, l’évolution du goût, la création d’instances régulatrices du bon usage accompagnent l’avènement des « idées claires et distinctes » de Descartes dont se réclament aussi bien Port-Royal que Condillac dans leur recours aux « idées accessoires ». Se pose alors l’interrogation sur la valeur de l’abondance et ses rapports avec la vérité dans l’utilisation des signes, laquelle débouchera sur le rêve d’une maigreur idéale, heureusement contrebalancée par les créations originales des belles-lettres.

Émilie DEVRIENDT (Atelier XVIe s. / université de Poitiers) : « Synonymie, classification et vocabulaire de la parenté dans l’Heptaméron de Marguerite de Navarre »

Je me propose d’étudier, en adoptant une perspective référentielle, quelques emplois synonymiques relatifs au vocabulaire de la parenté, plus particulièrement de la parenté par alliance, dans les nouvelles de Marguerite de Navarre. Je m’attacherai tout d’abord aux dénominations qui, traditionnellement associées aux relations de consanguinité, sont dans le texte appliquées à des affins (frere substitué à beau frereseur à belle seur au sein d’une même chaîne de référence). Ce faisant, je reviendrai sur la question des rapports entre synonymie d’une part, hyperonymie et hyponymie d’autre part, retour qui permettra d’interroger la pertinence de la lecture métaphorique communément mobilisée pour expliquer le phénomène sémantique étudié. Dès lors, je tâcherai de montrer comment, en envisageant les significations linguistiques comme des constructions culturelles empreintes d’historicité, on peut proposer une analyse des emplois synonymiques considérés qui permette de rendre compte, sans anachronisme, des principes de classification qui sous-tendent la nomination des parents dans l’Heptameron.

Marie-Claire THOMINE (Atelier XVIe s. / université Paris IV-Sorbonne) : « Synonymie et transmutation des mots : portrait de la langue française en « mauvaise mesnagere » dans les Contes et Discours d’Eutrapel de Noël Du Fail »

En cette fin de XVIsiècle, à une période charnière entre les pratiques de la copia et le souci de la justesse et précision des mots, Noël Du Fail est conscient des mutations – linguistiques autant que stylistiques – qui se jouent et adopte par rapport à elles une position complexe : homme de tradition, il s’inquiète de la multiplication des vocables d’origine étrangère, italienne en particulier, qui lui semblent dénaturer la langue ; homme de plume, il joue sans vergogne de la variation et multiplie les parallélismes synonymiques : c’est un procédé d’écriture récurrent dans son œuvre de fiction – tout particulièrement dans son dernier recueil, les Contes et Discours d’Eutrapel –,  mais sur lequel il s’interroge et qu’il met souvent à distance par une pratique parodique et facétieuse, sur le mode souriant de l’« eutrapélie ».

Jean-Pierre SEGUIN (Gehlf / université de Poitiers) : « Pour une étude linguistique d’un dictionnaire du XVIIIe : les Nouveaux Synonymes de l’abbé Roubaud »

Anne-Pascale POUEY-MOUNOU (Atelier XVIe s. / université de Picardie) : « Dictionnaires d’épithètes et de synonymes au tournant des XVIe-XVIIe siècles : du lexique au manuel »

Danielle BOUVEROT (Gehlf / université Nancy II) : « Une synonymie inattendue dans les dictionnaires de spécialités de 1752 à aujourd’hui : quelques termes d’art »

Dans les textes littéraires, les synonymes peuvent rendre les nuances des états psychologiques ou correspondre à des raisons esthétiques et rhétoriques. Dans les domaines techniques, on préférerait au contraire une précision qui ne souffre pas l’à peu près, et les dictionnaires de spécialités ne devraient pas se prêter à une étude de la synonymie. Cependant, nous choisissons d’observer quelques dictionnaires des Beaux Arts à partir duDictionnaire portatif des Beaux Arts de M. Lacombe, 1752, jusqu’au Dictionnaire critique et raisonné des termes d’art et d’archéologie de Jacques Girard, 1997. Pour les Beaux Arts, musique et peinture, les dictionnaires  ont souvent recours à un métalangage important et varié, notamment pour signaler la synonymie : synonyme, même sens, même signification, même acception, ou encore ils renvoient d’un mot à un autre pour une définition unique. On peut alors s’interroger sur les conditions qui favorisent la présence de synonymes : des différences d’époques (ex. carole, déambulatoire), de niveaux de langue (agencement, arrangement), d’étymologie (ex.bainsthermes), d’abstraction par opposition aux emplois métaphoriques (diminutions, broderies), de fréquence (bauge, torchis), de justesse (ex. cadence, tremblement), globalement de milieux culturels. Cette synonymie, certes restreinte, atteste cependant de la présence parallèle de plusieurs langues au sein du français, la langue commune et les langues spécialisées. La synonymie correspond alors à une sorte de bilinguisme. Mais quelques termes d’art invitent aussi à une réflexion plus générale, sur les dictionnaires et sur la langue elle-même. Le point de vue des lexicographes varie, la multiplicité des synonymes peut être considérée ou non comme une richesse, une tendance d’aujourd’hui privilégiant par ailleurs les dictionnaires multilingues pour les échanges internationaux. Quant à la langue, elle se construit un peu comme par essais et erreurs, par création de l’utile et élimination du superflu. L’histoire particulière des termes d’art donnerait ainsi un aperçu sur l’histoire de la langue en général.

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